Aimé BONPLAND (1773-1858), botaniste et explorateur, il expl - Lot 7

Lot 7
Aller au lot
Estimation :
3000 - 4000 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 2 800EUR
Aimé BONPLAND (1773-1858), botaniste et explorateur, il expl - Lot 7
Aimé BONPLAND (1773-1858), botaniste et explorateur, il explora l'Amérique du sud de 1799 à 1804 avec Humboldt. Lettre autographe signée au botaniste Alire Raffeneau-Delile (1778-1850), à Wilmington (Caroline du Nord). 3 pp. ½ in-4. Washington, [13 juin 1804]. Adresse au dos avec cachet postal de Washington city. Lettre entièrement transcrite. Magnifique lettre écrite de Washington, lors de son voyage retour d'Amérique du sud avec Humboldt, après sa réception par Jefferson. « Depuis bientôt six ans que nous sommes séparés, je vous ai suivi sur les cartes autant qu'il m'a été possible : j'ai trésaillé de joie toutes les fois que j'ai vu votre nom parmi les membres de l'Institut National du Caire : à Quito, j'ai appris par une gazette française que vous aviez lu plusieurs mémoires à l'Institut : à Loxa (pays des Chincoua) un papier anglais m'apprit que vous étiez trésorier de l'Armée d'Égypte […] ». Mais il apprend qu'il est en Amérique. « Ah ! combien je sens mon cher Delisle que notre court séjour ici ne me permette pas de vous aller embrasser, nous aurions rappelé nos herborisations de Montmorency, l'hospitalité de la bonne vieille Ste Radegonde ». Il lui a écrit il y a dix mois lors de son arrivée au Mexique, mais comme il semble ne pas avoir reçu sa lettre, il lui conte sa rencontre avec Humboldt et son grand voyage en Amérique. « À peu près un mois après votre départ pour l'Égypte, le Baron de Humboldt, jeune savant dont vous connaissez sans doute le nom, vint à Paris et logea par hasard à l'hôtel Boston. Mon herbier me fit lier connaissance avec lui, nous partîmes ensemble dans l'intention d'aller en Égypte, mais des circonstances heureuses et imprévues ont changé nos plans et nous terminons aujourd'hui un voyage de cinq ans, après avoir parcouru le Midi de la France, avoir traversé l'Espagne, visité les Îles Canaries, voyagé dans toute l'Amérique méridionale, le Pérou, la Nouvelle Espagne et l'île de Cuba. Le baron fait ce voyage à ses propres frais, je l'accompagne en qualité d'ami et partage avec lui les peines et les agréments qui se présentent, nous vivons ensemble comme deux amis, comme deux frères, ce qui est à lui est à moi et ce qui est à moi est à lui, la grande harmonie que nous avons su conserver pendant ce long espace de temps, nous a fait souvent oublier les peines sans nombre que nous avons éprouvé au milieu des sauvages de l'Orénoque, de la rivière Noire, de la rivière des Amazones, et sur les cimes glacées de la grande cordillère des Andes. C'est je crois seulement dans une expédition particulière, peu nombreuse, où règne la bonne harmonie et le désintéressement que les voyageurs peuvent supporter les obstacles sans nombre qui se présentent et rapporter des collections précieuses ». Il compte être de retour en France dans trois mois. « J'emporte beaucoup de doubles de mes plantes pour faire des cadeaux et des échanges. Mon projet est de faire un bel herbier et je prendrai pour base, au moins cinq mille espèces différentes que j'ai déjà séparées de la masse et en bon état. À notre départ du Mexique, nous avions 4802 descriptions. Combien je sens, mon cher ami, que vous ne puissiez recevoir ici les plantes que je vous destine, mais je me promets vous garder les doubles de toutes celles que j'ai […]. L'amitié que nous témoigne M. Jefferson nous oblige à rester ici encore quelques jours, mais pas assez cependant pour y recevoir de vos nouvelles […] ». Dans un postscriptum, il ajoute : « Si vous avez laissé votre herbier à Paris et qu'il ne soit soigné par personne, je m'offre pour en avoir soin ». [Alire Raffeneau-Delile était, depuis 1802, consul de France à Wilmington ; il formait un herbier des plantes d'Amérique pouvant être acclimatées en Europe].
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue