Adrien de JUSSIEU (1797-1853), botaniste,... - Lot 34 - Conan Belleville Hôtel d'Ainay

Lot 34
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Adrien de JUSSIEU (1797-1853), botaniste,... - Lot 34 - Conan Belleville Hôtel d'Ainay
Adrien de JUSSIEU (1797-1853), botaniste, membre de l'académie des sciences et du Muséum. L.A.S. [au botaniste Auguste Trécul (1818-1896), en mission d'exploration aux États-Unis]. 4 pp. in-8 d'une très fine écriture. Paris, 28 décembre 1848. Rousseurs. Superbe lettre adressée au botaniste Auguste Trécul, alors en mission scientifique aux Etats-Unis (pour étudier les racines féculentes servant à l'alimentation des Indiens. Il parcourut ainsi le centre de ce pays, des Montagnes Rocheuses au Texas et au Mexique ; il rentra en France en 1850). Sa lettre a été lue à l'assemblée des professeurs du Muséum. Il a bon espoir que les budgets servant à continuer à financer son voyage d'exploration en Amérique soient votés. Il l'invite à écrire régulièrement à l'administration du Muséum pour la tenir informée de sa marche et de sa mission. « Il paraît que vous vous êtes séparé, dès le début, de M. Moreau, et avez suivi des itinéraires différents. Est-ce par ce que ces itinéraires convenaient mieux à vos travaux respectifs ? Ou bien pour d'autres motifs ? Faites-nous parvenir des collections toutes les fois que vous en avez l'occasion. C'est le plus sûr moyen d'intéresser à la continuation de votre voyage, et de nous donner de la force pour soutenir vos intérêts []. Une liste des végétaux nouveaux qu'on vous devrait serait le meilleur argument à présenter au ministre [] ; le jardin enrichi par vous de belles plantes et surtout de plantes usuelles pourra s'en servir avec bien plus de chances de succès, que de considérations purement scientifiques []. M. Brongniart vous donne des instructions au sujet des fragments de bois à récolter. Toutes les fois que la coupe de ce bois vous présentera quelque chose de particulier et surtout quelques anomalies, ayez soin, s'il est possible, d'y joindre un fragment de la racine, pour constater le rapport de structures entre les parties aériennes et souterraines []. Je vous recommande de nouveau pour mon propre compte les graines de monocotylédones surtout d'aroïdes, de melanthacées, de smilacées, de dioscoreacées : et vous prie d'y joindre les tiges les plus développées que vous pourrez ». Il poursuit sa liste d'autres types de graines qu'il souhaite qu'il lui procure. « Vous savez sans doute que Lamare-Piquot a reçu et accompli une mission analogue à la vôtre. Son tubercule n'aura donc pas autant d'intérêt que d'autres que vous pourriez découvrir []. Le Jardin possède en ce moment des bisons. D'ailleurs l'envoi de gros animaux est trop dispendieux pour les circonstances ; mais vous en trouverez peut-être de plus facilement transportables dans les petites espèces [] ». Il souhaite savoir où il peut le joindre. « Le grand mouvement qui paraît se faire vers la Californie doit rendre les rapports moins difficiles que par le passé ». Il donne des nouvelles des professeurs du Muséum. « M. Decaisne se porte bien. M. Richard a été fort souffrant de ses douleurs néphrétiques, et son état physique a empiré par un grand malheur, la perte de sa femme ; il va assez bien maintenant. M. Weddel travaille avec M. Tulasne quelques parties de ses belles collections et va maintenant publier sur les quinquinas un grand ouvrage avec beaucoup de figures ». Il lui souhaite la bonne année. « Quand c'est à un voyageur s'embarquant pour une grande expédition comme la vôtre, ce n'est pas un voeu banal [] ». Il conclut en P.S. « J'ai reçu dernièrement un gencra illustré de la flore de l'Amérique septentrionale, fort bon et bel ouvrage qui aura 10 gros volumes et présente pour chaque genre tous les détails analytiques parfaitement exécutés : il se publie sous la direction de M. Ara Gray [] ».
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